Le cinéma à St Barth est porté par l’association AJOE. Cette activité portée par des passionnés bénévoles, a traversé les âges, et rencontre toujours autant de succès.
Rencontre avec Roland Gréaux et Davy Magras, membres de l’activité cinéma au sein de l’AJOE
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Roland nous raconte :
« L’activité cinéma a commencé il y a très longtemps, dans les années 60. Monsieur Rosey s’était équipé d’un projecteur, et organisait de séances de cinéma dans un restaurant « au sans pareil, » en face de la poste, le samedi ou dimanche soir. C’était bien, mais les films n’étaient pas très choisis. »
Dans les années 70, le centre culturel de St Barth organise le 1er festival du cinéma, en faisant venir un technicien de Guadeloupe avec son projecteur. Installé dans la salle paroissiale, il projette une dizaine de films pendant 10 jours, à raison de un film par soir. Ce festival connait un vrai succès, et perdure pendant 3 années.
Roland Gréaux, Christian Lédée, Alain, Jules, Jean René… et bien d’autres sont les pionniers passionnés du cinéma au sein de l’AJOE.
Ils relancent l’activité et font venir les films tous les 15 jours le Week end.
« A l’époque, les films étaient sur de gros rouleaux de 37 mm. Mais souvent, c’étaient des films en fin de distribution, souvent plus de 2 mois après le début de projection en Guadeloupe. Cela impliquait en plus une logistique forte : le projecteur était transporté sur une table au milieu du plateau de l’AJOE avec une bâche à proximité pour le couvrir de la pluie. C’était l’époque d’une projection avec un entracte, pour changer de bobines. »
Puis, l’activité se perfectionne encore un peu plus : L’AJOE fait l’acquisition d’un projecteur plus important et réalise une cabine de projection, en bénéficiant des subventions pour la réalisation de salle de cinéma de quartier, mises en place sous Jack Lang. « Nous avions enfin une image de qualité avec son en dolby stéréo !».
L’association organise un 2e festival de cinéma, dans les années 90 avec des films plus récents, pour le bonheur du plus grand nombre : « Je me souviens la projection du Titanic ! 4 ou 5 séances d’affiliés, salle comble ! »
Toujours avec le souci d’améliorer la qualité, et pour suivre les évolutions technologiques, l’AJOE fait l’acquisition d’un projecteur numérique il y a quelques années, avec la participation de Lionel et Claude. Une nouvelle équipe, plus jeune, prend la relève.
Davy, en charge de la partie technique, programmation et projection, en collaboration avec Claude, nous raconte :
« Depuis l’installation du nouveau projecteur, les films nous sont transmis par l’intermédiaire d’un partenaire en Guadeloupe. Le choix des films dépend de ce qu’il peut offrir. Au début du numérique, nous recevions un disque dur, une fois qu’il avait fait le tour de la Guadeloupe. Nous avons réussi à réduire le délai de diffusion par rapport à la date de sortie pour avoir des films environ 2 mois après la sortie en métropole. Puis nous avons fait l’acquisition d’un équipement numérique qui permet de télécharger les films avec une clef de décryptage (KDM) valable pendant une période donnée et qui ne peut être lue que sur le projecteur pour lequel elle a été délivrée.
Cette dématérialisation nous permet d’avoir plus de régularité et une meilleure programmation, que nous essayons de varier afin de cibler un public large et faire plaisir à tout le monde. Nous pouvons ainsi les diffuser dès le vendredi suivant la sortie nationale (qui est le mercredi). Nous diffusons donc les films dès la semaine de sortie nationale et au plus tard 5 semaines maximum après la sortie en salle. Une vraie évolution. »
Depuis 8 ans environ, l’association s’est structurée et permet de diffuser 15 à 20 films par an, en partenariat avec un groupe de la Guadeloupe, Ciné Caraïbes. La qualité du son en 7.1 est au rendez-vous, ainsi que l’image projetée en haute définition.
Quelques fois, nous devons nous adapter aux délais et changements imposés par notre distributeur de Guadeloupe et par les éventuelles pannes de projecteur. C’est un matériel sensible qui nécessite un remplacement de pièces fréquent. »
Beaucoup de bénévoles sont engagés avec passion au sein de l’AJOE. Tous contribuent au développement et au bon fonctionnement des activités pour le bonheur du plus grand nombre.
« Nous sommes un noyau d’une vingtaine de bénévoles pour le cinéma, auxquels s’ajoutent d’autres plus occasionnels. En plus de la partie technique et programmation, il y a ceux qui s’occupent du snack, des appros, de la cuisine, de l’administratif. Et d’autres bénévoles qui viennent le jour de la projection pour la mise en place, la vente. En plus de la vente des places, nous proposons des snacks à la vente, notamment pendant l’entracte. Historiquement, si l’entracte était nécessaire pour changer la bobine, nous avons fait le choix de le maintenir. »
De plus cette équipe n’arrête pas les adaptations et progrès, pour le confort de sa clientèle.
« Depuis le COVID, nous avons mis en place, en partenariat avec Pandhi un site internet pour la vente des billets en ligne. Ce qui permet de réduire le temps d’attente et nous a permis pendant la crise sanitaire de limiter les manipulations d’argent. »
La programmation de cinéma est publiée à titre indicatif sur le site internet www.cine-ajoe.fr et la communication pour annoncer le film est réalisée quelques jours avant la projection, une fois testé le bon fonctionnement du film.
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