par Rachel Barrett-Trangmar
En très peu de temps, Élise Howard s’est fait un nom dans le rugby caribéen, prouvant qu’avec de la détermination et de l’ambition, tout est possible.
Vous êtes une passionnée de rugby. Comment avez-vous découvert ce sport ?
J’ai grandi près de Toulouse, une ville où le rugby est une véritable institution, surtout grâce au Stade Toulousain. Mon père et mon frère jouaient aussi, donc j’ai toujours baigné dans cet univers. Même si le rugby m’a toujours attirée, je n’en ai pratiquement pas fait à l’école, sauf lors d’un match amical où j’ai joué avec ce fameux ballon ovale. En réalité, c’est ici, à Saint-Barth, que j’ai commencé à pratiquer le rugby sérieusement, et ça ne fait que 18 mois !
Qu’est-ce que ça fait de jouer dans un sport souvent vu comme masculin ?
Heureusement, les mentalités évoluent, surtout après les derniers Jeux Olympiques de Paris, où des femmes rugbystes ont marqué les esprits. Mais c’est vrai, il y a encore des remarques du genre « c’est un sport d’hommes » ou des idées préconçues sur le fait que les joueuses doivent être masculines. Pourtant, on prouve bien que ce sport est ouvert à tout le monde !
Pensez-vous avoir un talent naturel pour le rugby ?
J’ai toujours été sportive et je m’entraîne régulièrement pour développer ma force physique. Je cours beaucoup, ce qui est un gros atout pour le rugby. Dès mon premier match, mes capacités de sprinteuse ont surpris l’équipe. J’adore ce sport, ce qui me permet d’apprendre vite les tactiques : plaquer, défendre, attaquer, passer le ballon…tout y passe !
Vous faites partie d’une équipe ?
Oui, je joue avec les Rascasses, l’équipe féminine du club de rugby de Saint-Barth, les Barracudas. À la base, c’était un groupe d’amies qui jouaient pour le fun. Puis elles ont voulu aller plus loin et ont fait appel à un coach. Ça a attiré d’autres joueuses, et c’est comme ça qu’une membre des Rascasses m’a invitée à un entraînement. À l’époque, je cherchais un sport à pratiquer, mais j’hésitais un peu, je manquais de confiance. Mais après avoir commencé, je ne regrette rien !
Avez-vous déjà participé à des championnats ?
Oui ! Très vite après avoir rejoint les Rascasses, j’ai joué pour l’équipe des « Îles du Nord », avec des joueuses de Saint-Martin et Saint-Barth. On a affronté les équipes de Guadeloupe, et j’ai même marqué un essai lors de mon tout premier match ! Je me souviens de l’adrénaline en courant avec le ballon dans les dernières minutes, ce qui nous a permis de gagner. J’ai ensuite été sélectionnée pour jouer Guadeloupe contre Martinique, où j’ai marqué encore plus d’essais. Grâce à ça, j’ai intégré les Sevens de Guadeloupe pour le Tournoi Antilles-Guyane, et j’ai eu la chance de faire partie de l’équipe gagnante. C’était un grand moment, surtout en tant que première joueuse de Saint-Barth à ramener un trophée Sevens !
Comment gérez-vous votre emploi et le rugby ?En dehors du rugby, je travaille dans une boutique de vins et spiritueux. Au début, mes horaires de travail rendaient l’entraînement difficile, mais heureusement, mon patron a trouvé un compromis. Je travaille le matin, ce qui me laisse le temps de m’entraîner le soir et de jouer le week-end.
Qu’est-ce que le rugby vous apporte et quels sont vos objectifs ?
Être dans une équipe, c’est super enrichissant. Il y a un vrai esprit de camaraderie, et je considère maintenant mes coéquipières comme une seconde famille. On partage beaucoup de moments ensemble. Pour l’avenir, j’espère que mon talent pourra me permettre d’aller encore plus loin dans le rugby. La confiance, l’ambition et la persévérance sont pour moi les clés du succès.
Un dernier mot pour les lecteurs de Coccoloba ?
Si le rugby vous intéresse, vous êtes les bienvenus à nos entraînements, chaque vendredi à 19h. Même sur une petite île comme Saint-Barth, il y a beaucoup d’opportunités sportives pour les motivés. Je suis la preuve qu’on peut surmonter tous les défis et réaliser ses rêves !