Birdy d’IslanDiving, une figure familière à Saint-Barthélemy, est animé par une passion innée pour le monde sous-marin. Avec énergie et passion, il a partagé avec nous son vécu, offrant ainsi aux ecteurs de Coccoloba un aperçu de sa vie à Saint-Barthélemy.
En quoi IslanDiving diffère-t-il des autres entreprises de plongée ?
Je travaille comme plongeur professionnel à Saint- Barth depuis 1993. Ainsi, mon expérience et ma connaissance des sites préservés, où la vie marine est abondante, me permettent de m’y aventurer en toute confiance. Aussi,mon bateau a été spécialement conçu pour la plongée, avec notamment un auvent pour la protection des plongeurs contre le soleil. Cela permet de limiter l’utilisation de crème solaire, préjudiciable pour les coraux.
Quelle a été la source d’inspiration pour la création d’IslanDiving ?
À l’âge de 4 ans, mes parents m’ont offert un aquarium, marquant ainsi le début de mon amour pour la vie marine. J’ai appris à nager dès mon plus jeune âge. J’affectionnais particulièrement évoluer sous l’eau, d’autant plus que je pouvais retenir ma respiration assez longtemps. Je crois que la plongée n’a rien à voir avec ce qui se passe sur Terre. Contempler la vie sous- marine procure une sérénité d’esprit ; c’est une expérience unique à partager avec d’autres.
Comment avez-vous décidé de vivre et de travailler à Saint-Barthélemy ?
J’ai découvert les Caraïbes lors de deux traversées transatlantiques en voilier, ce qui m’a donné envie de m’installer à Saint-Barth en 1993. À cette époque, Jacques Cousteau était reconnu comme e maître incontesté de la plongée. Cependant, j’ai opté pour la formation PADI en eaux peu profondes, une option bien plus sécurisée que la plongée profonde selon la méthode française. Les poissons ont besoin de lumière et doivent rester près de la surface pour accéder à leur nourriture.
Ainsi, c’est à une profondeur d’une quinzaine de mètres ou même moins que l’on peut admirer cette vie marine en abondance. Les récifs coralliens constituent l’épicentre de la biodiversité marine, il n’est donc pas nécessaire de plonger en eaux profondes.
J’ai exploré de nombreuses autres îles des Caraïbes, mais j’ai choisi Saint-Barth pour ses sites de plongée uniques et accessibles, tout en restant préservés. La température des eaux est chaude et ne nécessite qu’un lycra en été et une combinaison courte en hiver. Cela permet aux plongeurs de ressentir la sensation de l’eau. De plus, j’ai été séduit par les plages de l’île qui sont magnifiques, ses restaurants de grande qualité, ainsi que par l’ambiance chaleureuse qui y règne.
Qui sont vos principaux clients ?
J’accueille un large éventail de plongeurs, de 7 à 77 ans, aussi bien des locaux que des visiteurs VIP. Tout le monde est le bienvenu, quelle que soit ses origines ou capacités.
Quelles merveilles peut-on découvrir en plongeant à Saint-Barthélemy ?
Il y a environ trente bons sites de plongée tout autour de l’île. Il y a de nombreuses espèces, notamment des raies léopards (Aetobatus narinari), des raies pastenagues, des tortues imbriquées et vertes, des requins craintifs et d’énormes langoustes. Les poissons n’ont pas l’habitude d’y rencontrer des prédateurs, ce qui les rend plus visibles pour les plongeurs qu’en dehors de la réserve
marine.
Dans quel état sont les sites de plongée au large de Saint-Barthélemy ? Leur protection leur permet-elle de survivre et de prospérer ? Participez-vous à des projets de protection locaux ?
Les sites de plongée sont en bon état car ils sont soumis à une réglementation stricte. Toutefois, l’activité humaine a mis en péril la vie marine à l’échelle mondiale en raison de la surpêche et de la pollution. En l’absence d’espèces marines, l’humanité fera face non seulement à une pénurie de poissons comme source de nourriture, mais aussi à une diminution de production d’oxygène pour la terre. Nous avons une responsabilité envers l’avenir de la planète. En 1995, j’ai initié l’opération de nettoyage des sites de plongée à Saint-Barth. Fort heureusement, depuis 1975, Saint-Barthélemy est avant-gardiste et pourvue d’un incinérateur destiné à brûler nos déchets, évinçant ainsi la pratique répandue d’abandon en mer ou d’enfouissement dans la terre que l’on retrouve sur d’autres îles.
L’île est en avance sur son temps en ce qui concerne le traitement de ses déchets, ce qui aide à maintenir la mer propre. IslanDiving a aidé dès le début Didier Laplace dans ses projets de protection et de régénération des coraux. Ce travail a joué un rôle dans la sensibilisation générale, un aspect crucial pour l’avenir des eaux de Saint-Barth.
IslanDiving a-t-il une mission définie ?
Mon désir est de partager ma passion en faisant découvrir le monde sous-marin aux personnes qui manquent de confiance. J’emploie une méthode particulière pour les plongeurs hésitants, appelée « snorkeling DeLuxe® ». J’encourage progressivement ces plongeurs, leur permettant ainsi de découvrir la splendeur de l’océan et de réaliser que cet environnement est sûr tant que les règles fondamentales sont suivies.
Quelle est l’origine du nom Birdy ?
Un plongeur en 1995 a commencé à m’appeler Birdy au lieu de Bertrand. J’ai tout de suite aimé ce nom, d’autant plus que Bertrand commence par B et nager sous l’eau, c’est un peu comme voler dans la troisième dimension.
Quel message aimeriez-vous partager avec les lecteurs de Coccoloba ?
J’aimerais que chacun prenne conscience de la nécessité de protéger les océans pour les générations futures. Pour citer le capitaine Paul Watson, activiste de la conservation et de l’environnement : « Si la vie dans les mers meurt et si les océans meurent, nous mourons. »