Depuis plus d’un siècle, avec son rugissement familier et son chrome étincelant, la Harley-Davidson règne en maître sur les routes. Elle est née en 1903 du rêve de quelques amis d’enfance de Milwaukee aux Etats-Unis partageant une passion pour les bicyclettes, la mécanique et l’ingénierie. Le noyau dur était composé de William Harley et d’Arthur Davidson, d’où le nom emblématique. Sa réputation s’est renforcée pendant les deux guerres mondiales avec la commande de plus de 100 000 Harley-Davidson par l’armée américaine. Cela a non seulement propulsé l’entreprise sur le marché mondial, mais a également cimenté sa position en tant que géant milliardaire, grâce à son engagement à produire des motos innovantes et de haute qualité.
À Saint-Barthélemy, un groupe de fiers motards vêtus de cuir se réunit régulièrement dans le but de partager leur passion. Cette camaraderie a donné naissance à l’association Crows of Hell. C’est ce nom provocateur qui m’a incité à rencontrer son président et son vice-président pour en savoir plus sur cette association et leurs « machines infernales».
Coccoloba : Pourquoi choisir une Harley-Davidson, qu’est-ce qui la distingue des autres motos ?
Le président : Une Harley-Davidson, ou une « Harley » pour les intimes, c’est bien plus qu’une simple moto. C’est tout un concept qui véhicule des valeurs comme la passion, la liberté, la puissance, l’individualisme, la camaraderie, la bienveillance, le respect, mais aussi un savoir-faire unique, comme un héritage à part entière. Au fil du temps, ce concept s’est développé autour d’un design unique, notamment grâce à son fameux moteur en forme de V formé par l’angle entre ses deux cylindres, qui produit un son caractéristique rappelant celui d’un battement de cœur.
Le vice-président : En plus de son design, chaque Harley peut être personnalisée selon les goûts, que ce soit la couleur de sa carrosserie, la forme de la selle et du guidon, par exemple. Mais ce n’est pas tout, l’image de la moto est également véhiculée par ses propriétaires, qui portent des vêtements et des bottes en cuir estampillés du célèbre logo, conçus pour leur sécurité. Bien que de nombreux conducteurs de Harley arborent une longue barbe (comme moi) et des tatouages, ils sont surtout réputés pour leur gentillesse et leur camaraderie plutôt que pour leur méchanceté.
Coccoloba : Que diriez-vous aux gens qui considèrent les Harley-Davidson comme une nuisance en raison du bruit et de la pollution de l’air ?
Le président : Bien sûr, les motos, y compris les Harley, font du bruit et produisent des émissions polluantes, mais pas plus en général que de nombreux autres véhicules ou motos. De plus, les propriétaires sont généralement très respectueux des autres et du code de la route. Ils ne laissent pas leur moteur tourner inutilement et ne font pas de cascades dangereuses sur les routes.
Le vice-président : Pour ma part, je pense qu’une Harley-Davidson électrique, ne produisant ni bruit ni émissions polluantes, pourrait totalement changer le concept de la moto. Mais il est important de noter que, à Saint-Barthélemy, l’électricité utilisée pour charger les véhicules électriques est produite par une turbine génératrice alimentée par la combustion de déchets, y compris du plastique. Ce processus émet de la pollution dans l’atmosphère, y compris des gaz toxiques qui peuvent menacer la santé humaine, animale et végétale.
Coccoloba : Pour continuer sur une note positive, pouvez-vous me présenter l’association Crows of Hell ?
Le président : Notre association a été créée en 2010 dans le but de rassembler les propriétaires de Harley-Davidson résidant à Saint-Barthélemy. Le nom de l’association est un clin d’œil ironique au surnom français « corbeau » donné aux personnes de France métropolitaine installées à Saint-Barthélemy. Contrairement aux Hell’s Angels, qui signifie « Anges de l’enfer » en français, nous sommes les « Corbeaux de l’enfer ». C’est complètement ironique car nos intentions sont bonnes, non seulement pour partager le plaisir de conduire une Harley, mais aussi pour s’entraider, par exemple en cas de problèmes mécaniques. Nous essayons également de montrer l’exemple aux autres motards, en particulier aux jeunes de Saint-Barthélemy, en conduisant prudemment.
Le vice-président : Nous organisons des rassemblements tous les deuxièmes samedis du mois pour faire le tour de l’île ensemble, en nous arrêtant de temps en temps à des points de vue comme à Colombier – être là, avec nos motos, c’est vraiment le paradis des Harley !
Quel message souhaitez-vous transmettre aux lecteurs de Coccoloba ?
Le président : Nous voulons que les lecteurs sachent que Crows of Hell est un groupe convivial qui accueille tous ceux qui souhaitent partager cette passion et ce rêve.