RENCONTRE AVEC IGOR COUSTON, ARTISTE CERAMISTE POTIER
La poterie, ou la céramique, est un art particulier. Igor nous raconte l´histoire de sa passion qui l’amène à Saint-Barthélemy.
« Je suis petit-fils de dessinateur et j’ai toujours eu cet élan pour la création. A sept ans, je découvre la poterie et je suis fasciné par le tour. Cet objet de tournage m’attire mais les professeurs ne prenaient pas le temps de m’apprendre et préféraient m’initier au modelage, comme les autres enfants de mon jeune âge.
A la même époque, je pars en vacances pour la première fois à Saint-Barthélémy. C’est ici que je rencontre un ami de ma mère : Stanislas Carrelet, le potier de l’île qui y officie jusqu’à la fin des années 90.
Là c’est le déclic, je me dis que c’est à Saint-Barth que je vivrai et que je serai céramiste.
Je continue mon parcours à Paris où vit ma famille, avec ce rêve en tête.
A 17 ans, je m’initie enfin au tournage dans l’atelier » Pilos » dans le 18ème arrondissement, pendant une année. J’apprends vite, très vite et je sens qu’il faut que je trouve un maître tourneur pour me dépasser. Je rencontre alors le céramiste Augusto Tozzola, qui devient mon mentor. Pendant plusieurs années, il m’apprend à observer, répéter les mêmes gestes et produire des formes en série. Mon œil s’aiguise, mes mains s’affirment et j’expose mes premières collections.
En parallèle de l’ouverture de mon propre atelier dans le 17ème arrondissement à Paris, j’ouvre également un traiteur puis trois restaurants italiens mais je me sens toujours à l’étroit dans cette routine parisienne. La naissance de mon fils me fait prendre conscience qu’il faut que je réalise mon rêve : être céramiste à Saint-Barth. Après plusieurs aller-retour entre la métropole et l’île, je revends alors toutes mes affaires à Paris en 2018.
A 37 ans, je m’ installe enfin à Saint-Barthélémy avec ma famille. Vivre dans un environnement proche de la nature me permet de me plonger un peu plus dans mon art. Je peux penser et créer avec lenteur car la céramique est un art qui requiert patience et concentration.
Le processus de production est très long, plus d’un mois, entre la fabrication, le séchage, la cuisson et les finitions.
Ce qui me plaît c’est d’être en contact direct avec la terre, de matérialiser des objets imaginaires dans la matière et de travailler toute la journée avec ma femme, céramiste aussi .
Je viens de finir ma 1ère collection de pièces uniques blanches et noires, intitulées » Trophées » en parti inspirées par le courant » art déco « , par sa symétrie, ses formes géométriques et son effet pierre de taille. J’ai choisi comme terre : le grès chamotté qui permet à cette collection d’être le plus brut possible.
Ma 2ème collection est en préparation. Il s’agira de sculptures : de grands totems colorés en céramique. »