Quelle est la genèse de votre groupe le « Bitin Brass Band » ?
Loin du monochrome, le groupe est un patchwork de personnalités au caractère singulier. Un doux mélange de fanfarons métropolitains et caribéens qui souhaitent rendre hommage à l’île qui les éveillent depuis des années. Amateurs d’art, d’architecture, avec un petit côté intello pour certains, rêveur parfois et pragmatique souvent, tous osent la métamorphose lorsqu’ils composent. Le « bitin » ou « biten » en créole est ce « truc », cette « chose », ce « bazar », cette « bagaille » presque indéfinissable qui unit cette grande famille ancrée à St-Barth. Faits pour se rencontrer, les joyeux lurons grandissent ensemble autour de cette fanfare où résonne l’alchimie des accords. Constructeurs dans la vie professionnelle, leur ciment n’est autre que l’amitié et l’envie de partager. Comme Adrien Gaume Bechet l’explique en guise de présentation « Le « Bitin Brass Band » s’inscrit dans une envie de s’évader après le travail et de proposer une musique authentique qui dénote avec les DJs électro des folles nuits insulaires ».
Depuis la création du groupe en 2013 par Nicolas Gessat, les musiciens se croisent et enrichissent la palette musicale. Certains sont simplement de passage et d’autres ont choisi la version longue durée comme Alexandre Chmysko à la Grosse Caisse ; Paul Emile Baggea / Percussion & chant ; Adrien Gaume Bechet / Helicon, Nicolas Gessat / Trombone ; Julien Seguret / Trombone ; Hugo Brunet / Tuba wagnérien ; Mathieu Rouzeyre / Saxophone ténor ; Christophe Covarel / Saxophone alto ; Nicolas Lossent / Trompette & chant ; Bérengère Couput / Trompette & chant ; Aurélien Berlizon / Guitare.
Mais que se cache-t-il derrière ces bretelles ?
La vie n’est-elle pas une mise en scène où chaque individu compose avec les moments qu’il anime ? Tenue de scène, certes, mais qui scèn-i-fie quelque chose ! Au-delà de tenir les pantalons, les bretelles rehaussent le style et apportent une petite touche fantaisiste. Les simples bandes élastiques agissent comme un raccordement entre deux univers. Les bretelles sont un clin d’oeil aux habitants de l’île qui portaient jadis pantalons retroussés, chapeaux de paille et chemises ouvertes. Un accessoire loin d’être anodin car il reflète l’élégance caribéenne et fait le lien avec le côté « franchouillard » de nos artistes amateurs. Pas de doute, la bande de copains en pince pour l’île et ils s’épanouissent dans cette ambiance chaloupée.
Boy’s Band mais pas seulement !
Sont-ils attirés par le chant des sirènes ? Sans doute… Les muses sont les bienvenues dans cette tribu mâl-igne ! Claire d’abord, puis Bérangère à présent participe à l’équilibre du groupe. Comme un membre me le témoigne, « il est naturel d’avoir une présence féminine. Elle symbolise la grâce, nous ouvre les portes vers une sensibilité différente musicalement ». Disciplinés lors des prestations, les répétitions peuvent donner lieu à des échanges teintés d’humour et parfois mener à des discussions empreintes de testostérone… le petit coup de baguette féminine permet de recentrer cette joyeuse dé-mesure !
Quelle est leur singularité ?
Une subt-île équation de chaleur, d’amitié et de notes colorées. Le Bitin Brass Band, est une aventure humaine dont le but est de se retrouver pour jouer et transmettre avec passion la musique qui les lie. Dans la fleur de l’âge, leur swing et leur naturel charismatique agissent comme une action collective. A danser dans les airs et sourire au vent, se rendent-ils compte que leur charmante désinvolture joue un rôle cathartique et même parfois salvateur permettant de libérer les émotions ? Aya Nakamura ou Kev’ Adams, aussi sympathiques soient-ils n’ont qu’à bien se tenir…Le jazz du Bitin Brass Band s’inscrit dans une musique intergénérationnelle aux granularités variées. Les musiciens aiment faire renaitre la tradition du Jazz en proposant un répertoire écliptique (Jazz tzigane et Cuivres de l’est, Latino, musique Créole, Soul américaine, New Orléans …). Comme de fins explorateurs, ils préfèrent multiplier les expériences musicales et se produire face à des publics différents. Ils font partie intégrante du paysage culturel de St Barth. Comme des poissons sortant de leur bocal, ils sont à l’aise dans les soirées privées intimistes, les célébrations et les déambulations festives locales. Olé ! Des cuivres incisifs aux percussions enivrantes, leur musique est vivante et déborde d’émotion. Les moments de scène sont une oeuvre d’exaltation qu’ils partagent en irradiant leur public d’une énergie rayonnante et communicative.
Les 3 piliers du Jazz sont le rythme, le son & l’improvisation, et quel serait le 4ème pour le Bitin Brass Band ?
Fuir les grilles d’accords ultra formelles pour faire valser les notes, improviser pour mieux ressentir et partager le son acoustique pour qu’il devienne un souffle naturel, pourrait caractériser l’esprit du Bitin. Derrière ce doux désordre, les prestations sont tout de même millimétrées ! Le Jazz dépeint la puissance et la fragilité, la joie et la tristesse. Il est le parfait confort musical pour accompagner les tonalités de la vie. Le Jazz du Bitin réchauffe les coeurs et les interprétations de « Calle Moteur » ou « Rosalie » donnent du peps autant que « Get Lucky » nous inspire. Et pour finir en fanfare, nous avons scoop ! Il sera bientôt possible d’avoir votre « Bitin de poche » et l’emporter partout avec vous grâce aux enregistrements en live !