Didier, natif de l’île, passionné par l’environnement, nous éclaire sur la restauration des dunes.
Didier Lapace est un homme passionné par la sauvegarde de l’environnement de l’île de Saint-Barthélemy.
Engagé depuis de nombreuses années, il est à l’initiative de plusieurs projets d’envergure, qu’il mène avec persévérance, et détermination.
Les 4 projets majeurs sont la restauration des coraux, la restauration des dunes sur les plages, la lutte contre les poissons lion, et le développement de la pêche durable.
Pourquoi nos plages diminuent-elles ?
Les plantes sur les plages ont une grande importance car elles permettent de rete-nir le sable par forte houle ou ouragan et protègent de ce faite l’arrière dune ou là aussi on retrouve tout un écosystème.
J’ai entrepris ce travail de restauration depuis 2014 et en 2017. Ces plantes ré-introduites sur Saline ont permis d’éviter une catastrophe car cela a empêché aux vagues de pénétrer dans la saline ou à Colombier d’éviter qu’une grande partie de la plage disparaisse et ainsi que tout ce sable ne soit pas pas parti à la mer car il aurait asphyxié coraux et herbiers qui s’y trouvent.
Quelles sont les plantes utilisées ?
Les deux premières espèces que nous réintroduisons sont l’ipomea pes-ca-prae et le canavalia rosea car ces plantes jouent un rôle très important dans la fixation du sable grâce à leur racine qui vont s’enfouir très profondé-ment mais aussi grâce à leurs feuilles qui vont ainsi arrêter les grains de sable amenés par la dynamique du vent et ainsi créer au fil du temps une dune de protection.
L’ouragan Irma qui a frappé l’ile a eu lieu pendant la pleine lune ce qui veut dire à marrée plus importante et toutes les se-mences de ces plantes ont été ramenées très loin dans les terres, impossible donc qu’elles puissent repousser sur certaines plages. Elles peuvent pendre des années à germer en fonction de différents fac-teurs météo mais avec le temps, j’ai réus-si par un procédé, à les faire germer en seulement une semaine.
Ces plantes jouent aussi un rôle im-portant pour la nidification des tortues. Comme la tortue imbriquée a besoin de pondre dans la végétation, cela évite que le nid, sur des plages exposées par vent fort, soit submergé de sable ou à l’inverse découvert, laissant ainsi les œufs appa-rents, ce qui aura un impact sur le nombre de naissances ! La tortue verte, quant à elle se nourrit d’herbiers marins comme le thalassia. Le sable sur les plages fixées par ces plantes empêchent la houle de partir avec le sable et ainsi ensevelir les herbiers vers le large.
Nous organisons des sorties sur le ter-rain avec les écoles ainsi qu’avec des bé-névoles qui participent à ce programme pour pouvoir les sensibiliser sur l’impor-tance de ces plantes et ainsi pouvoir les préserver.
Claire Richer