Les deux sœurs Bernier, Gertrude et Annoncia, sont les dernières descendantes d’une grande famille à pratiquer la tradition du tissage de chapeaux en paille de Saint-Barth. Transmise par leur mère, et par leur grand-mère, cette activité qui nécessite minutie, dextérité, et patience, a jalonné leur enfance, les nattes de tresse étant une monnaie d’échange pour faciliter la vie quotidienne à l’époque. Aujourd’hui, fières – à juste titre – de perpétuer cette tradition, cette activité rythme leur journée en semaine et est
sûrement leur secret pour leur permettre de rester vaillantes, alertes, souriantes et confiantes dans la vie.
Dans leurs cases traditionnelles peintes en jaune , à Grand Fond, face à l’océan, sur leur grand terrain avec les chèvres, poules, fleurs et arbres, Gertrude et Annoncia, humbles, simples, et pleines d’authenticité, vivent au rythme de la nature et témoignent des traditions de Saint-Barth.
Bien que leur dextérité ne se raconte pas mais se contemple, elles essayent avec leurs mots néanmoins d’expliquer leur savoir-faire ancestral, alors que leurs doigts façonnés par le contact des feuilles, et empreintes des positions du tressage, vont et viennent tous seuls, avec rapidité et habileté : D’abord cueillir les feuilles des lataniers, les faire sécher au soleil pendant près d’une semaine, en étant vigilant de ne pas les laisser au grand soleil. Ensuite il faut les effeuiller, faire des bottes de lanières sèches et le travail peut commencer.
Parce que le tressage ne peut se faire que le matin tôt, avant les grosses chaleurs de la journée, soit deux à trois heures par jour maximum, un chapeau prend plus d’un mois pour être réalisé. Il faut donc beaucoup de patience et d’abnégation pour faire un ouvrage : chapeaux, napperons, dessous de plats ou de bouteilles.
Représentant hélas trop de travail et prenant trop de temps, la jeune génération se détourne de cette activité qui risque vraisemblablement de s’arrêter un jour.
Les créations de Gertrude et d’Annoncia sont en vente à Lorient à la boutique L’orientale, tenue par une de leur nièce.
Pour un prix modique au vu du temps passé et du savoir-faire, vous vous procurerez un témoin de cette tradition unique de Saint-Barth que vous pourrez alors valoriser et faire perdurer à votre tour.
A vous procurer sans tarder, pour rendre hommage, contribuer à faire vivre cette tradition, et remercier Gertrude et Annoncia.