Angélo Payet et Cécile Berton m’ont chaleureusement accueilli à bord de leur catamaran, le Temptation. J’ai donc pu visiter ce bateau impeccable, spacieux et extrêmement stable: un foyer idéal. Il est également parfait pour des charters sous l’égide d’un skipper compétent et de son équipage charmant.
Depuis combien de temps vivez-vous à bord du Temptation ?
Angélo : Nous vivons à bord de ce catamaran de 14 mètres depuis deux ans. Avant cela, nous avions un autre catamaran de 12 mètres avec lequel nous avons commencé un tour du monde. Nous étions en Polynésie française lorsque le Covid nous a contraints à y rester pendant le confinement. Les restrictions de voyage ont rendu notre périple trop difficile, ce qui nous a poussés à vendre le bateau et à rentrer à Saint-Barth lorsque cela a été possible.
Qu’est-ce qui vous a motivés à vivre sur votre bateau ?
Angélo : Né et élevé à Saint-Barth, j’ai développé un lien fort avec l’environnement naturel, en particulier la mer. J’ai d’abord été pêcheur pour assouvir cette passion pour l’océan. J’ai rapidement réalisé que mon petit bateau de pêche avait ses limites, ce qui m’a conduit à acheter un bateau habitable.
Cécile : J’ai grandi en France, et c’est là que j’ai développé ma passion pour la nature. Pour moi, plonger en apnée, c’est comme retrouver mon élément naturel. J’adore explorer les profondeurs, surtout autour de Saint-Barth. Angélo et moi partageons cette passion pour la nature, surtout pour les eaux cristallines de notre île. J’ai même eu l’occasion de m’impliquer dans l’association environnementale locale, ce qui m’a profondément sensibilisée à la beauté de l’océan et à l’importance cruciale de sa préservation.
Qui vit à bord du Temptation ?
Cécile : Nous sommes quatre : Angélo, moi, notre fils Lenny, âgé de 14 ans, et notre petit chien Nala.
À quoi ressemble la vie pour un enfant à bord d’un bateau ?
Cécile : Grandir sur l’eau, en plein air, donne à un enfant une vision unique de la vie. Lenny a été plongé dans le monde maritime dès son plus jeune âge, absorbant rapidement de nombreuses compétences pratiques en observant nos navigations et nos travaux d’entretien du bateau. Il s’est rapidement épanoui en tant que marin compétent, et même en tant qu’assistant cuisinier, veillant à nourrir un équipage affamé.
Quels sont les aspects positifs de la vie à bord d’un bateau ?
Cécile : Nous chérissons la liberté qui accompagne notre proximité avec la nature. Notre passion commune pour le voyage nous a naturellement conduits à explorer le monde à bord d’un bateau. À une échelle plus intime, nous aimons faire des excursions quotidiennes vers les baies voisines et les îles désertes. Récemment, nous avons même décidé de partager cette expérience en affrétant notre propre bateau, offrant ainsi à nos clients la possibilité de découvrir et d’apprécier les merveilles côtières de Saint-Barth et ses eaux cristallines.
Quels en sont les inconvénients ?
Angélo : Cela nous expose en permanence aux éléments naturels, bien plus que si nous vivions sur la terre ferme. L’eau salée et l’air marin peuvent rapidement endommager la structure de notre bateau, causant notamment de la rouille et de la corrosion. Cela signifie que nous devons être constamment vigilants, effectuer une maintenance préventive régulière et réaliser des réparations dès qu’elles sont nécessaires. De plus, vivre sur l’eau nous sensibilise à l’importance de préserver nos ressources limitées en eau et en électricité, qui sont plus coûteuses à reconstituer. Même faire les courses devient une aventure en soi, avec le chargement et le déchargement des provisions du dinghy au bateau, en veillant à ne rien laisser tomber à l’eau.
Quel message souhaitez-vous partager avec les lecteurs de Coccoloba ?
Notre mode de vie nous épargne certains défis terrestres, comme les embouteillages et les perturbations causées par les constructions. Cependant, nous sommes confrontés à d’autres problèmes, notamment lorsque d’autres navigateurs ignorent le code maritime. Les dinghies rapides posent un danger tant pour les tortues marines que pour les nageurs. De plus, le manque de bouées de mouillage pour les yachts de passage contraint certains à utiliser n’importe quelle bouée disponible, ce qui crée des problèmes lorsque les propriétaires reviennent réclamer leur place, ou à jeter simplement leur ancre, nuisant ainsi aux fonds marins.
Nous pensons qu’il est nécessaire de diviser les baies et le port en zones spécifiques : une pour les résidents permanents, une pour les excursionnistes d’un jour, et une pour les nageurs. Tout individu enfreignant ces règles devrait être sanctionné. Nous avons soulevé cette question auprès des autorités locales, mais peu de mesures ont été prises jusqu’à présent. Nous encourageons vivement les lecteurs partageant notre point de vue à exprimer leur soutien et à faire entendre leur voix sur cette question.