Vous ne pouvez que tomber sous le charme de ses yeux bleus gris et de son élégance naturelle. Bel homme, Vianey, avec son humour taquin et sa simplicité bienveillante, vous recevra sans ambages dans son salon de coiffure d’époque ouvert en 1968, à la Pointe, et qui n’a pas changé.
Vianey est une institution sur l’île. 1er coiffeur à avoir ouvert un salon , il a su apporter un vrai service aux habitants de Saint-Barth. « A l’époque, chaque quartier avait son coiffeur improvisé, qui coupait les cheveux des voisins dans la rue. Les gens de la campagne venaient à Gustavia faire leur course, et en profitaient pour se faire couper les cheveux , assis sur un tabouret de bois dans la rue. »
Vianey part à 14 ans en Guadeloupe se former pour apprendre la photo et la coiffure. Il y reste 4 ans, avant de revenir à Saint-Barth et ouvre son salon.
Fils de Marius, lui aussi pionnier dans les services, Vianey, ne se contente pas de la coiffure. Inspiré par son père qui faisait les photos d’identités au Sélect, il s’exerce à la photo avec Loulou Magras, son mentor qui le conforte dans sa passion.
A l’arrière de son salon de coiffure, il ouvre son studio photo, et monte sa chambre noire pour faire ses propres développements. Très vite on lui demande de faire les reportages pour les mariages, les naissances, les communions.
Chez Vianey, c’est plus qu’un salon de coiffure. C’est une ambiance, où les clients aiment à se retrouver pour discuter en toute convivialité en attendant son tour, assis sur les généreuses banquettes de velours rouge. On ne prend pas de rendez-vous, on prend son temps.
Le temps est d ‘ailleurs suspendu, quand on pénètre dans ce salon tapissé de photos de ses nombreux voyages, avec le fauteuil de barbier, d’époque, en cuir noir , devant un immense miroir . Ciseaux, lanières en cuir, rasoir, tous les instruments sont là pour permettre à Vianney de s’occuper des hommes et des enfants. « Les femmes sont trop compliquées. Je ne me consacre qu’aux hommes et enfants… au salon ».
Son regret est qu’il n’y ait pas de jeunes de Saint-Barth pour prendre la relève. « La retraite n’est pas assurée… » nous dit Vianey. A bon entendeur …